Espoir t'es nul
Espoirs que ne vous ai-je étriper, abandonner plus tôt
Vivre enfin dans l'avant, le calme, l'oubli
La fin, le début, le sens dessus dessous, le vibrant envol en soi
Je vous tenais cachès au coeur de mes mains entravées par vous
Je pars sans retour dans des confins sans souvenir
A ne pas vous revoir donc, mes tiers, matières tant chéries
Je vous aurai aimé plus que moi même, plus que ma vie
Aujourd'hui attend mes mains pleines de rien
Au détour d'un chemin allant nulle part
Y avait-il quelqu'un, quelqu'une dans l'attente
Rêves fabriqués par d'autres, sûrement un aveugle
Naissance à son propre destin.
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Carreaux éclaboussés
Le laveur de carreaux avait des larmes pleins les yeux
Comment éclaboussé de sens vivre à part des autres tant aimés
Long voyage, halte haletante, en quête, au milieu de l'extase
Un bruit bien, trop connu envahit l'air vibrant strié de lumières dures
Sifflement avant le choc, attente infinie, peur ventrale, peur verticale
Une balle en plein front le laveur de carreaux dévale l'échafaudage vers la ville
D'une main, il se rattrape au câble, s'éveille de s'assoupir en plein ciel.
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Ensembles
La possession mène à la folie
Le dépouillement ramène la virginité
L'enfant ouvre la porte de son royaume
La caravane passe au milieu des rires
Le marcheur de lumière vie l'amour en son sein
Voyage de l'extase à deux pas à pas
En la nature leur crie une source chatoyante
S'abandonner enfin aux caresses du temps sans faim .
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Arc en ciel
Blanc après tant de haines, tant d'enfants avortés
Rouge après tant de sang répandu au petit matin
Noir après tant de lumières à jamais perdues
Jaune après tant de blé moulu, de poussières envolées
Bleu après tant de ciels tristes esseulés envolés
Violet après tant de lettres d'amour oubliées
Marches près de moi, tiens moi chaud, aveugle j'ai froid dans mon coeur
Racontes moi l'amour interdit aux plus faibles, aux simples, aux gentils
Ries encore et encore, les couleurs éclatent en cascade dans ta voix mon petit
Vies enfin réunies au delà du départ, l'enfant et l'aveugle s'unissent par la vision.
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Résurgence
Respiration bloquée, certitude d'une mort proche
Esprit entenaillé, soubressauts spasmodiques, râlement, grognement
Peur dépassée, mains crispées, abandon de la lutte
Relâchement total, mains froissent l'étoffe, pieds battent l'air épais
Alerte finie, corps enfin détendu, respiration fluide
Yeux sortent des orbites, mâchoires restent hébétées
Un cri immense nait en gorge, explose long, puissant
Esprit certain de connaître enfin la folie ou la mort
Point de non retour atteint, dépassé, aspiration , gouffre de vide
Enfoui au fond du ventre; jouissance explose en lumière aveuglante
L'âme libérée de la gangue morale goûte le plaisir pur de la chair, de l'extase.
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Ami toujours
J'allais par les terres rouges et les landes abandonnées
Par les Rocs de France et les Tours de Garocca
Ma machette redonnait vie aux chemins dépeuplés
Sancho Pansa me suivait en éructant de plaisirs virils
La bière et le vin renouaient avec les muletiers contrebandiers
Jamais sous le soleil ou l'orage mon pas ne flanchait
Une seule fois une coucougnette me gonfla, me cloua
Tous les villages renaissaient pleins de vie dans mes rêves
Castaneda, Montaigne, Rimbaud m'occupait l'âme en partages
Mes enfants s'épanouissaient en rires, en petits enfants
Mon amour de la vie chantait avec les amis de toujours
Mais qu'ont-ils fait, lui ou elle pour que si tôt, si vivant
J'aille me pendre dans un grenier froid et vide du Nord de France.
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Assis, si loins, si proches
Dans l'idiotie des mots, des parcours hors d'haleine
Des chemins chaotiques aux senteurs mélangées
Ils se sont retrouvés, épuisés, le coeur battant
Leur regard aimanté pénétrant cent limites
Suave comme tous les baisers d'une vie
Profond, perdant l'ancrage du moment, du présent
Allégresse pleine de l'arrivée, du point initial
Heureux, ouverts, pleins de paix offerte
Ils ont essayés de se parler, de bouger, de s'oublier
Sont-ils gauches dans cet espace plein du tout ?
Vont-ils pouvoir dancer un jour au rythme juste ?
Regard, puissance, chaleur, sourire, visions des âmes
Infini sans incarnation, attente du retour, de l'ailleurs ?
S'étreindre dans ce présent vibrant de sérénité ?
Leurs yeux échangent, se fondent, remercient sans fin
La beauté simple de l'union, de l'ouverture à leur nature
Ils se lèvent, ferment la porte, vivre au présent le coeur ...
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Passants
Ils vont et viennent sans faim, yeux télévidés, poches pleines
Lumières, étreintes, entraide, conscience, au mont de piété
Mains toujours plus douces, plus avides, avec pulsion, déraison
Vulgaires libérations aux vapeurs pestilentielles, nouveaux temples
Un enfant court éclaboussant fraich'heures et espiègleries rigolardes
Déflagration embrase flegme d' asservi, yeux fascinés d' hypnos-esclaves
Mille fleurs exaltantes s'allument au champ de libertés comprimées
Sauts de l'enfant de galeries, en places austères, en parcs à gogos
Embrasement de danses, rires, baisers, caresses, voluptés ressentis
Soudain une forme en noir, prêtraille des marchés lui saisit la main
L'enferme dans sa robe, brisant son élan de lumières libertaires
Sourire de l'enfant un instant disparu, foule en arrêt, suspendue
Masses de robes noires surgissant de nulle part, de la peur rampante
Une mère se dresse après tant de pleurs, ses enfants digitalisés, détruits
Convergent une autre et une autre les cœurs et les regards sans faille
Explosion de danses autonomes, ravivée à la vue de l'enfant libre volant
Au sein des mères debout, dignité de l'amour en partage, du regard solidaire.
jeudi 31 décembre 2009
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